
Agnès Chauveau, la directrice générale de l'Institut national de l'audiovisuel (Ina), a été nommée présidente par intérim après la suspension de Laurent Vallet, interpellé fin juillet pour un achat de cocaïne ( AFP / Martin LELIEVRE )
Agnès Chauveau, la directrice générale de l'Institut national de l'audiovisuel (INA), a été nommée présidente par intérim après la suspension de Laurent Vallet, interpellé fin juillet pour un achat de cocaïne, selon un arrêté paru vendredi au Journal officiel.
Cet arrêté est signé de la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui a la tutelle sur l'INA. Mme Dati avait annoncé mardi suspendre M. Vallet "en attendant de plus amples informations", en assurant avoir "pris connaissance" de sa mise en cause "par la presse".
Auparavant, des sources judiciaire et policière avaient indiqué à l'AFP que M. Vallet avait été interpellé le 29 juillet à son domicile parisien par la police après s'être fait livrer de la cocaïne, confirmant une information de Valeurs Actuelles.
Dans un communiqué, M. Vallet avait dit "prendre acte" de cette suspension, prononcée selon lui "en vue de l'audience à laquelle (il est) convoqué début septembre au tribunal judiciaire de Paris pour une injonction thérapeutique".
Spécialiste des médias, Agnès Chauveau travaille depuis 2015 à l'INA, dont la mission est d'archiver les images et sons de la télévision et de la radio. Elle en est directrice générale déléguée depuis 2021.
Les téléspectateurs connaissent son visage: elle intervient dans l'émission Rembob'INA présentée par Patrick Cohen sur la chaîne LCP, qui revient sur de grands moments de l'histoire récente en puisant dans les archives télé de l'INA.
Début 2015, avant d'intégrer l'INA, Mme Chauveau avait été remerciée de l'école de journalisme de Sciences Po, dont elle était directrice exécutive, à cause d'accusations de plagiat.
Dans plusieurs de ses chroniques sur France Culture, ensuite retranscrites sur le Huffington Post, le média Arrêt sur images avait repéré des passages copiés d'autres articles non cités. "J'oublie de citer certains papiers mais ce n'est jamais volontaire", avait répondu Mme Chauveau à Arrêt sur images, ajoutant n'avoir "pas le temps de citer à l'antenne toutes (ses) sources".
Laurent Vallet, 55 ans, a été reconduit en mai pour un troisième mandat de cinq ans, sur proposition de Mme Dati.
Il dirige l'INA depuis 2015 et a succédé à Agnès Saal. Restée moins d'un an en poste, cette dernière avait dû démissionner après la révélation de frais de taxi dépassant 40.000 euros en dix mois.
L'INA est concerné par le projet de réforme de l'audiovisuel public porté par Mme Dati. Il prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait également France Télévisions et Radio France. Les syndicats des entreprises y sont opposés.
Après la suspension de M. Vallet, la section CGT de l'INA a "déploré" que "cette affaire privée surgisse dans un contexte déjà complexe" pour l'entreprise en raison du projet de réforme.
3 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer